Éloge du courage

            Notre civilisation contemporaine est certainement celle qui fait le plus défaut en termes de courage. Il suffit d’en parler autour de soi : on aperçoit instantanément les gens se braquer, aussitôt sur la défensive, justifiant la couardise environnante de toutes les façons imaginables. Immédiatement, les individus, frissonnant et énervés, répliquent : « Oui, mais pense à ceux qui risquent leur travail ! Pense à ceux qui ont des enfants à nourrir ! Crois-tu que ça vaut vraiment la peine de défendre nos idées au risque de se retrouver à la rue ? » Et cetera

            Quel symptôme pouvons-nous déceler ici ? Celui du calcul. Une forme d’éthique HEC – coût/bénéfice. Or, l’éthique du calcul représente l’antithèse radicale de celle du courage ! Le fait même de penser aux risques en traitant du courage constitue un biais cognitif monumental. En effet, quel est le courage ? Le courage, c’est le fait de défendre ses principes, physiquement ou intellectuellement, en faisant fi des risques. Le courage, c’est la capacité à transcender la peur par nos actions. Le courage, c’est ne pas tenir compte du fait qu’on puisse perdre davantage que les gains potentiels. Bref, le courage, c’est l’absence de calcul dans l’acte fidèle à nos principes.

La dictature sanitaire qui nous essore depuis plus d’un an est saturée d’éthique du calcul. C’est par calcul électoral qu’on ferme telle ou telle entreprise. C’est par calcul de l’audimat et du lectorat qu’on choisit de couvrir telle nouvelle. C’est par calcul économique qu’on instrumentalise les politiques pour faire du placement de produit avec les vaccins. Bref, c’est par calcul, et non par souci du bien-être collectif, qu’on nous vend cette grotesque mascarade masquée.

             De nos jours, nous ne parlons plus de courage. On n’arrive que difficilement à simplement nommer le courage. On appelle plutôt cela « audace » ou « témérité » dans le meilleur des cas, « inconscience » ou « stupidité » dans les pires. Nous sommes à tel point sidérés par la pesanteur du nombre, que nos valeurs aussi fondamentales que le courage, l’honneur et la fidélité se trouvent écrasées par le calcul. Nous avons pratiquement oublié que ces valeurs ont germé d’un cerveau humain. Ce dernier en est réduit à une fonction de calculette, obnubilé par la prudence. Or, ce paradigme cognitif est mère de tous les vices et de toutes les bassesses de la Terre : profit, intérêt, prêt, investissement, capital, bénéfice, stratagème et corruption.

            Notre société ultrasécuritaire fait l’éloge du « principe de précaution ». Cette idylle du pleutre est le syntagme le plus désolant de l’histoire des hommes. C’est une maxime de crevard, un cri étouffé sans hâte, le chant du cygne de notre civilisation moribonde, l’aplaventrisme d’une humanité sans échine… Cette espèce de bal masqué à la tête baissée est tout simplement écœurant ! Ce paysage glauque et sinistre, ces fermetures intermittentes, au gré des gros titres de journalistes aussi abscons que conformistes, cette lente déconfiture de nos libertés est d’un tel accablement…

            Mais il y a un temps pour être triste et il y en a un pour être enragé ! Trêve de pleurnicherie et passons à l’action ! La première étape est de nous réapproprier les vertus archi-millénaires, celles qui ont mené à tout ce qui est grand en ce monde, en particulier, le courage. Le courage, c’est aussi le contraire de l’obéissance et de la soumission. Le courage, c’est ce qui fait que nous restons debout après un échec ou que nous nous relevons après une chute. Le courage, c’est de ne pas baisser le regard face à l’intimidation ou à l’insulte. Le courage, c’est la vertu ! Ceux qui obéissent aveuglément aux directives, de l’État ou de n’importe quelle bande organisée criminelle du genre, croient posséder le monopole de la vertu. Eh bien, restons bien droits dans nos bottes et faisons-leur réaliser que l’obéissance aveugle ne fait pas d’eux des gens vertueux, mais simplement des lâches obséquieux. L’avenir appartient aux courageux ! Mort aux pleutres !

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