Ainsi que le libre-échange, le libéralisme et la mondialisation, l’immigrationnisme fait partie de ces idéologies contemporaines qui semblent être imperméables à toute critique en amont. Après l’expérience des totalitarismes du XXe siècle, le « monde libre » s’est doté d’une série d’idéologies « gentilles », tellement gentilles qu’elles n’apparaissent plus comme des idéologies critiquables, mais comme le « sens naturel de l’histoire ». Nous appelons ce phénomène un processus de naturalisation des idéologies. Ceux qui remettent en question ces orientations politiques sont, évidemment, des « méchants », voire des fous.
Ce processus de bipolarisation des idéologies, en plus de manifester un symptôme de régression épistémique, constitue un puissant moteur de légitimation apriorique. En effet, il est possible d’affirmer qu’une importante proportion des soutiens aux idéologies telles que l’immigrationnisme provient simplement de la répulsion instinctive, voire de la « terreur existentielle », qu’éprouve l’individu face à l’éventualité de sombrer dans le camp des défenseurs des idéologies « méchantes ». Autrement dit, nous affirmons que la vaste majorité des soutiens à l’immigrationnisme ne se justifient par rien de plus, rien de moins, que la crainte d’être accusé de racisme.
Premièrement, nous définirons ce dont on parle, en l’occurrence l’immigrationnisme. Nous tenterons ensuite, dans ce court article, de démontrer que l’immigrationnisme n’est en rien une idéologie progressiste. Nous avancerons cette thèse à partir de trois perspectives : d’abord écologique, puis socialiste et finalement libérale. Nous verrons pourquoi cette idéologie va à l’encontre des deux premières approches et en quoi elle s’avère inhérente à la troisième. Nous terminerons avec une mise en garde d’un type très commun de critique de l’immigration qui est à la fois irrationnel, dénigrant et contre-productif.
Définition de l’immigrationnisme
De tous les temps, il y eut des mouvements de population et il y en aura toujours. Aucun peuple de la Terre n’est intégralement distinct de tous les autres, les mélanges de population sont en effet constitutifs des différents groupements humains. Ainsi, une critique de l’immigrationnisme n’entend pas remettre en question cet état de fait primaire. Lorsque nous parlons « d’immigrationnisme », nous faisons appel à l’idéologie qui établit comme principe fondamental de son agenda politique l’intégration continue et grandissante d’un nombre important d’individus allogènes au sein d’une collectivité donnée. Ce processus se justifie de plusieurs manières, principalement par nécessité du marché (argument de la droite économique) et pour des raisons humanitaires (argument de la gauche sociétale). Nous développerons davantage sur ces thématiques tout au long de l’article.
Immigrationnisme et écologisme
Le lien entre ces deux idéologies peut sembler de prime abord quelque peu surprenant. Or, il ne l’est pas de manière fondamentale, mais simplement parce que la majorité (pas tous néanmoins) des écologistes contemporains, du moins ceux qui ont le droit de parole, sont pour l’immigrationnisme. De plus, il existe aussi une raison anthropologique : la nature de l’homme est rarement considérée comme objet d’analyse lorsque l’on entreprend une démarche de type écologie. En effet, la tendance est de centrer l’attention sur les effets néfastes apportés par l’homme (ce qui est, d’ailleurs, tout à fait pertinent). Toutefois, l’homme n’a pas seulement des effets, mais aussi des « causes ». Une des principales est justement sa relation symbiotique avec son écosystème.
Le terme écologie, qui vient de deux mots grecs : οἶκος (oikos) et λόγος (logos). L’oikos signifie maison, domaine ou, mieux ici, habitat, tandis que le logos veut évidemment dire science ou discours rationnel. Ainsi, l’écologie est la science de l’habitat. Or, l’habitat touche bien entendu les conditions d’existence de l’homme. Des centaines de milliers d’années d’évolution ont laissé des traces adaptatives au sein des différents groupes humains. Les grands mouvements de population, comme ceux que nous vivons aujourd’hui, ont pour effets délétères de déplacer des groupes humains qui ne sont pas adaptés aux nouvelles régions d’accueil (concernant par exemple la capacité d’absorption de la vitamine D, l’épaisseur de la peau pour le rejet des toxines relativement au climat, la résistance microbienne, etc.). Ces effets ne sont pas tellement visibles en ce moment, d’abord parce qu’ils sont ensevelis sous les jeux d’intérêts, les déceptions médiatiques, les combats idéologiques et les positionnements moraux, mais, surtout, parce que notre civilisation pharmaceutique permet aisément de ne pas ressentir l’affaiblissement biologique de l’espèce humaine dû aux grands mouvements de populations.
Un autre élément central de l’écologisme concerne la diversité biologique. Effectivement, la diversité du vivant possède un nombre incalculable d’avantages et personne de sérieux ne remet en question son importance. Or, lorsque l’on traite de l’humain, malgré l’accent mis sur la notion de « diversité » par la propagande du système, on réalise assez tôt que c’est plutôt « l’idéologie du même » (Alain de Benoist) qui est valorisée chez nombre de nos contemporains, c’est-à-dire la volonté d’effritement des différences entre les hommes, que celles-ci touchent les classes sociales, les sexes, les religions, les ethnies, etc. Nous avons déjà proposé ailleurs que cette idéologie du même se fonde sur « la religion de l’argent » (Georg Simmel), considérant que la nature de l’argent est justement l’élimination des différences qualitatives pour rendre toute valeur quantifiable ; nous n’y reviendrons pas. Ainsi, l’immigrationnisme use de l’outil rhétorique très commun qu’est le « double langage » (George Orwell) en vantant la « diversité » pour justifier la société multiculturelle, alors que, de facto, c’est bien l’harassement des différences entre les groupements humains qui constitue le cœur du processus du « melting pot » sur le moyen et long terme.
Finalement, une notion fondamentale de l’écologisme concerne l’enracinement. Outre la métaphore très adaptée à son paradigme, l’enracinement s’avère absolument bénéfique au niveau de la société humaine. En effet, tous les sociologues sérieux (déjà chez Max Weber) ont noté la corrélation qui existait entre « déracinement culturel » et « comportements asociaux ». D’ailleurs, comme c’est souvent le cas, une interprétation sociologique des événements permet d’éviter la simplification méthodologique et le réductionnisme racial. On peut ainsi comprendre un nombre important de statistiques touchant, par exemple, la criminalité anormalement élevée chez les individus issus de l’immigration récente et le phénomène du déracinement (tout en évitant de tout réduire aux conditions économiques comme chez les sociologues marxisants). Autrement dit, le déracinement des populations inhiberait le sentiment d’identification à la collectivité et aurait pour résultat une tendance aux comportements asociaux, tout en favorisant le communautarisme et l’égoïsme. Nous verrons dans la section sur le libéralisme que cette « coupure » entre l’homme et son territoire est intrinsèquement liée à cette idéologie désincarnée.
Immigrationnisme et socialisme
Le socialisme peut s’entendre d’une multitude de façons, dépendamment des époques, des lieux et des allégeances politiques de leurs adhérents. Cette idéologie n’est pas nécessairement de « gauche ». Nous traiterons donc du socialisme au sens large ici. D’abord, il faut clairement distinguer le socialisme du gauchisme. Le gauchisme est une idéologie libéralo-libertaire à tendance petite-bourgeoisie urbaine qui se développe à partir des années 60, mais qui s’hégémonise dans les années 80 (autour, notamment, de Trudeau 1er au Canada et de Mitterand en France), que l’on pourrait généraliser sous le terme de gauche sociétale. Celle-ci, aussi appelée gauche identitaire, se distinct principalement du socialisme par l’acteur qui représente son agent révolutionnaire. Le gauchisme s’intéresse aux minorités diverses (religieuses, ethniques, sexuelles, etc.), tandis que le socialisme défend les intérêts des travailleurs et des familles. C’est donc sur ces bases que nous envisagerons la relation entre le socialisme et l’immigrationnisme.
Le socialisme implique normalement un État interventionniste. La forme que prend celui-ci au Québec dans les années 60 est l’État providence. L’État providence est une doctrine économico-politique d’un régime étatique qui fonctionne par des ponctions diverses sur la population (taxes, impôts directs ou indirects, etc.), dans le but de redistribuer sous forme de services, de subventions ou d’aides directes, en privilégiant les franges précaires de la société. L’État subventionnaire se développe dans les années d’après-guerre en Occident, jusqu’à la fin des années 70. Cette période est marquée par un niveau de croissance élevé (les Trente Glorieuses – 1945 à 1973) et un boom démographique (le baby-boomer). Ces notions, quoiqu’assez triviales, sont indispensables pour comprendre l’émergence de cette doctrine étatique. Un autre élément important, d’ordre idéologique, est l’existence de l’URSS. À partir des années 80, le contexte change radicalement : la croissance économique en Occident stagne, la population est vieillissante et l’URSS implose.
C’est au sein de ce contexte, dont nous venons de brosser les traits grossiers, que le néolibéralisme émerge. Cette idéologie de droite économique est fondamentalement antisocialiste et entend détruire l’État providence par le démantèlement progressif de l’État et la privatisation des services publics. Or, pourquoi tant de néolibéraux vantent donc les mérites de l’immigrationnisme ? L’argument économique principal pour justifier la nécessité de l’immigration massive est le manque de population active. En effet, puisque nous ne faisons pas assez d’enfants, il faut en importer d’ailleurs pour qu’ils paient les retraites de nos aînés. Or, le problème est qu’une proportion non négligeable de nouveaux arrivants bénéficieront eux-mêmes largement des subventions étatiques (ce qui est, d’ailleurs, tout à fait normal compte tenu des difficultés d’intégration lors des premières années), augmentant ainsi la charge fiscale de l’État au lieu de la diminuer. Les généreuses prestations étatiques sont évidemment une des motivations principales poussant plusieurs immigrants économiques à quitter leur pays vers les pays occidentaux (ainsi que le potentiel d’un meilleur salaire, surtout chez la minorité des travailleurs qualifiés).
Une question se pose alors : Pourquoi les gens qui désirent voir l’élimination de l’État providence proposeraient-ils une solution pour, supposément, assurer sa subsistance ? Cette contradiction apparente est le fruit d’un double langage. Nous proposons que la connivence idéologique entre néolibéralisme et immigrationnisme tienne au fait que l’immigration massive constitue un instrument idéal de pourrissement de l’État providence. En effet, la droite économique n’entend pas transformer la société par des actes révolutionnaires et des ruptures historiques, sa stratégie s’établit plutôt dans la durée en utilisant, non des moyens radicaux et révolutionnaires, mais bien des tactiques de pourrissement insidieux, tout en instrumentalisant ses « adversaires » pour parachever ses objectifs.
L’immigrationnisme est un outil politique offrant plusieurs avantages pour les tenants du néolibéralisme. D’abord, il est difficile, voire impossible, de critiquer l’immigrationnisme comme mesure de « pourrissement » de l’État providence (à moins d’être fortement emprunt d’intempestivité). De plus, la droite économique sait bien qu’elle bénéficiera d’un large soutien de la gauche sociétale pour légitimer son projet, notamment en vilipendant les adversaires en les traitant de racistes. Finalement, et c’est probablement le plus important, ce phénomène connaîtra une telle ampleur que le débat se décentrera des questions économiques fondamentales pour se diriger vers des éléments de plus en plus périphériques, liés aux identités, à la tolérance, à la diversité et autres tergiversations non proprement politiques. Mutatis mutandis, l’élite pourra poursuivre tranquillement son agenda d’annihilation de l’État providence, dernier rempart d’un esprit socialiste véritable en Occident, pendant que les gueux se déchirent entre eux autour de questions fortement chargées émotivement, hors du champ authentiquement politique. Finalement, le travail de sape aura pour effet de rendre invivable le modèle de la social-démocratie, l’État ayant été démantelé et mis en faillite par la charge fiscale insoutenable, prenant ainsi l’aspect d’une prophétie auto-réalisatrice chez les idéologues néolibéraux.
Maintenant, nous pouvons nous demander en quoi une baisse de la main-d’œuvre disponible devrait être considérée comme un problème pour un socialiste. En effet, on comprend bien le problème que cela pose chez la classe patronale : une pénurie de travailleurs augmente ainsi la valeur de la force de travail, puisque la rareté est un des principaux critères de valorisation d’une « marchandise ». Or, en quoi un manque de main-d’œuvre devrait apparaître comme un problème pour un socialiste, argument dont la gauche se sert pourtant pour justifier la nécessité des politiques immigrationnistes ? Cette question est centrale, puisqu’elle constitue le seul argument rationnel légitimant l’immigrationnisme, si l’on met de côté les justifications morales et émotives (qui, soit dit en passant, ne sont pas a priori injustifiées).
Un des auteurs importants du socialisme est évidemment Karl Marx. Il est intéressant ici de s’arrêter un peu sur ses textes, en particulier Le Capital (1867), et plus précisément la troisième section du chapitre XXIII « La loi générale de l’accumulation capitaliste », dont le sous-titre parle par lui-même : Production progressive d’une surpopulation ou d’une armée industrielle de réserve. Ce texte est absolument intéressant, puisque son contenu offre une rarissime démonstration qu’une critique rationnelle, scientifique et non idéologique de l’immigration est possible. Voici quelques passages choisis au sein de cette section de l’ouvrage :
La quantité de force de travail disponible que fournit l’accroissement naturel de la population ne suffit en aucun cas à la production capitaliste. Il lui faut, pour jouer librement et à plein, une armée industrielle de réserve indépendante de cette limitation naturelle. […] La condamnation d’une partie de la classe ouvrière à une oisiveté forcée par le surcroît de travail de l’autre, et inversement, devient un moyen d’enrichissement du capitaliste individuel, en même temps qu’elle accélère la production d’une armée industrielle de réserve […]. L’armée industrielle de réserve exerce une pression sur l’armée ouvrière active pendant les périodes de stagnation et de prospérité moyenne et tient en bride ses exigences pendant la période de surproduction et de paroxysme. […] le degré d’intensité de la concurrence qu’ils (scil. les travailleurs) se font entre eux dépend lui-même entièrement de la pression exercée par la surpopulation relative ; dès qu’ils essaient d’organiser, par des trade-unions par exemple, une action planifiée et commune aux travailleurs occupés et aux travailleurs inoccupés, pour briser ou affaiblir les conséquences funestes sur leur classe de cette loi naturelle de la production capitaliste, aussitôt le capitaliste et le sycophante de l’économie politique crient à la violation de la loi « éternelle » et en quelque sorte « sacrée » de l’offre et de la demande.
Nous pourrions ajouter la « loi éternelle » contemporaine de « l’ouverture à l’autre », chère aux élites politiques pétries de multiculturalisme, officiellement par hauteur morale, officieusement par intérêt de classe.
Nous terminerons sur le thème du socialisme par un dernier point. Un socialisme authentique ne devrait pas se limiter aux intérêts des travailleurs nationaux, mais adopter plutôt une approche internationaliste de la question ouvrière. En effet, nous pourrions avancer l’idée que, par solidarité, les travailleurs des pays riches devraient accepter la concurrence de ceux de pays pauvres, puisque rien ne justifie que les privilèges des pays septentrionaux soient réservés aux couches populaires des peuples d’origine nordique. Ce phénomène apparemment juste recèle néanmoins de nombreuses dysfonctions latentes. Effectivement, si l’on met de côté les réfugiés politiques, la vaste majorité des immigrants sont des migrants économiques, en majorité masculine, entre 20 et 35 ans. De plus, un nombre considérable de ces jeunes gens sont hautement qualifiés et quittent leur pays principalement par opportunité économique (obtenir un meilleur salaire). Or, ce phénomène, habituellement nommé « fuite des cerveaux », est absolument funeste pour les pays d’origine, qui, après avoir souvent financé l’éducation supérieure de leur jeune élite, voient celle-ci quitter le pays, ainsi aliéné du fruit de son travail de formation. Ainsi, la solidarité ouvrière internationale devrait plutôt rejeter l’immigrationnisme pour être cohérente avec elle, dans sa lutte globale contre les intérêts du patronat, considérant que l’idéologie immigrationniste est intrinsèque au libéralisme le plus corrosif.
Immigrationnisme et libéralisme
Nous allons maintenant démontrer que l’immigrationnisme est une idéologie développée par et pour l’avancement de l’hégémonie libérale du monde. D’abord, la pensée libérale se base sur la notion de liberté individuelle, liberté des modernes (Benjamin Constant) ou liberté négative. Nous présentons cette liberté comme « négative », non dans le sens moral, mais bien en ce qu’elle se manifeste comme absence de contrainte (opposée à la liberté positive, liberté des Anciens, acquise à travers les institutions collectives par une contrainte relative). Cette liberté est considérée innée et inaliénable.
La liberté négative du libéralisme est ainsi juridique et non politique. En fait, le politique est l’ennemi de la liberté au sens libéral, puisque le modus operandi du politique est justement la contrainte. C’est d’ailleurs principalement pour cette raison, de nature éminemment philosophique, que l’ère libérale dans la laquelle nous nous trouvons vante tant les Droits de l’homme et dénigre si virulemment l’État nation. La lutte acharnée de la Charte contre la Constitution est tout à fait compréhensible lorsque l’on saisit les fondements philosophiques du libéralisme. L’immigrationnisme incarne à la perfection ce glissement du politique vers le juridique, ou ce que nous appelons la « judiciarisation du politique ». C’est au nom des Droits de l’homme que l’on justifie cette idéologie.
Une des implications de cette judiciarisation du politique est la désincarnation du sujet humain. Contrairement au sujet politique, toujours incarné dans une communauté charnelle, le sujet juridique est, quant à lui, absolument immatériel. En effet, le sujet juridique est par nature universel, il n’a donc pas d’ancrage particulier. Bien que nous ayons tendance à considérer le libéralisme comme une doctrine pragmatique, réaliste et matérialisme, rien n’est en fait plus éloigné de la réalité. Le libéralisme est bien plutôt une idéologie idéaliste et universaliste. C’est d’ailleurs sa nature foncièrement impérialiste qui l’impose. Pour appliquer un mode de pensée sur l’ensemble de la Terre, il importe de faire fi des différences, que celles-ci soient culturelles, nationales, territoriales ou autres.
On perçoit bien cette conception anthropologique avec le terme très à la mode de migrant. Normalement, un individu en chair et en os quitte un pays (il émigre) pour se rendre dans un autre pays (il immigre). Ainsi, selon la perspective, un humain est un émigrant et un immigrant, jamais un simple migrant. La notion idéologique de migrant atteste le caractère désincarné de la conception libérale de l’être humain. Or, en désincarnant l’homme, on le dépouille de sa chair, de son identité et de tout ce qui fait de lui un être singulier et il n’en reste plus qu’un atome parmi d’autre, en l’occurrence, une simple marchandise du capital.
Le fondement du libéralisme, et c’est là que la connivence avec l’immigrationnisme est la plus manifeste, est bien entendu le libre-échange. Celui-ci touche trois choses principalement : les marchandises, le capital et la force de travail (les « migrants »). Le capital se valorise par l’exploitation du travail humain et rien ne doit interférer dans les processus de ponction, pour transformer la chair, la sueur et le sang en plus-value. Les zones de concentration du capital opèrent par un processus centripète pour attirer la force de travail, puisque c’est seulement lorsqu’une « armée industrielle de réserve » importante est présente que les salaires peuvent demeurer au plancher, condition essentielle de la valorisation optimale du grand capital.
Le multiculturalisme est donc totalement inhérent au processus d’hégémonie libérale du monde. Ce n’est pas une question morale, mais bien une question d’intérêt de classe. Bref, l’immigrationnisme est directement lié à l’idéologie libérale par sa nature juridique antipolitique, son idéalisme désincarné, ainsi que son fétichisme de la marchandise. Loin d’être une idéologie progressiste, l’immigrationnisme est un instrument du capital fait pour broyer les peuples dans la grande meule du marché mondialisé.
Mea culpa
Nous sommes conscients des risques d’une telle publication. Le sujet est, malheureusement, très tabou et difficilement traitable sans sombrer dans l’hystérie, de gauche comme de droite par ailleurs. Or, il faudra un jour ouvrir le dossier de manière calme et sereine. Deux choses sont importantes : 1) Aucun sujet ne doit être mis à l’index en affirmant que le débat est déjà clos avant même de l’avoir ouvert ; 2) Il importe de toujours axer ses critiques sur les causes d’un phénomène et jamais sur les effets. Ce dernier point est central lorsque l’on considère l’immigrationnisme, car toute attaque, réelle ou théorique, sur les effets de cette idéologique sont absolument à proscrire. Le matérialisme historique est ainsi une approche tout à fait rationnelle et la « gauche » actuelle gagnerait à se réapproprier sa méthodologie traditionnelle, plutôt que de se rabaisser au paradigme racialiste qui est à la mode ces temps-ci chez ceux qui critiquent, notamment, le « privilège blanc »…